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Communiqués de presse

La Commission populaire d’Ottawa d’OTTAWA DEMANDE INSTAMMENT QUE LES VICTIMES DE L’OCCUPATION par le CONVOI SOIENT INDEMNISEES ET QUE LA VILLE ET LA POLICE RENDENT DES COMPTES

By avril 4, 2023No Comments

OTTAWA (le mardi 4 avril 2023) — La Commission populaire d’Ottawa sur l’occupation du convoi (CPO) publie aujourd’hui son rapport final, Après l’occupation : le changement, un appel des sirènes de 25 recommandations tirées de dix mois de recherche, d’audiences publiques et de consultations locales sur les événements traumatisants vécus par les citoyens d’Ottawa en janvier-février 2022.

Les quatre commissaires de la CPO – les défenseurs des droits de la personne Debbie Owusu-Akyeeah, Leilani Farha, Monia Mazigh et Alex Neve – ont livré un rapport cinglant soulignant l’absence abjecte de leadership de la mairie d’Ottawa en réponse à l’occupation du convoi et tracent une voie pour la ville pour gagner la confiance de la communauté.

Les commissaires recommandent que la Ville d’Ottawa et les gouvernements ontarien et fédéral présentent des « excuses valables » aux résidents de la ville et « s’assurent collectivement que les résidents, les travailleurs et les propriétaires d’entreprises touchés reçoivent une réparation complète » pour les torts qu’ils ont subis pendant l’occupation. Ces mesures, indique le rapport, doivent inclure une compensation pour les salaires et revenus perdus, ainsi que pour les dépenses extraordinaires telles que du counseling en santé mentale pendant et après une occupation caractérisée par un comportement belliqueux et souvent haineux envers les résidents locaux.

Ils demandent également une enquête indépendante sur les raisons pour lesquelles la police et les responsables des règlements n’ont pas appliqué de nombreuses lois au milieu du blocus des camionneurs de la capitale du Canada, plongeant la ville dans un cauchemar d’occupation qui a duré près d’un mois au plus fort de la pandémie de COVID-19 et dans le profondeurs d’un hiver d’Ottawa.

Les commissaires recommandent en outre que le gouvernement municipal d’Ottawa — impliquant des responsables de la protection civile, de la santé, des transports et des services sociaux ainsi que la police – crée rapidement et de manière proactive des plans et construise des structures pour éviter toute crise future qui pourrait infliger une multitude de torts aux citoyens d’Ottawa. Pour s’assurer que les besoins des communautés locales – en particulier les résidents les plus vulnérables de la ville – restent au premier plan de cette planification, le rapport demande instamment la création d’un comité consultatif d’urgence dirigé par des citoyens.

Les efforts de remédiation, concluent les commissaires, devraient être informés et guidés par des assemblées publiques qui donnent aux résidents locaux l’occasion de partager directement leur expérience avec les responsables de la ville, ainsi que leurs idées sur la façon d’empêcher une telle débâcle à l’avenir. Une priorité, selon le rapport, doit être l’élaboration de structures et de protocoles clairs pour le maintien des services communautaires vitaux dont dépendent les groupes défavorisés, par exemple, les personnes handicapées et les personnes vivant dans l’itinérance ou la pauvreté – y compris les programmes de santé, les réservations de Para Transpo, la réponse aux crises et autres nécessités vitales – en cas de toute urgence.

Cette planification communautaire et ce renforcement des capacités, souligne le rapport, doivent également inclure l’adoption d’une Charte des droits de la personne pour la Ville d’Ottawa qui affirme et consacre les droits civils, culturels, économiques, politiques et sociaux fondamentaux et inviolables des citoyens locaux, rend clairement les responsabilités et les obligations de tous les fonctionnaires municipaux de faire respecter les dispositions de la charte, est soutenu par un plan d’action des droits de la personne à l’échelle de la ville et habilite une commission indépendante ou un autre mécanisme pour assurer la protection de ces droits.

Le rapport final de la CPO détaille les nombreuses façons dont les manifestants du convoi – ainsi que les autorités qui n’ont pas réussi à prévenir ou à gérer efficacement l’occupation – ont ignoré la réalité qu’Ottawa est située sur un territoire algonquin non cédé. Cela souligne la nécessité pour la ville et la province de s’engager envers la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones.

Enfin, les commissaires soulignent le besoin urgent pour les autorités municipales et les autres niveaux de gouvernement de s’attaquer aux nombreuses formes de haine liées au convoi – actes « intrinsèquement violents » et expressions de « racisme, misogynie, homophobie, transphobie, antisémitisme, islamophobie et autres la haine et la discrimination », comme l’indique le rapport.

Au cours de 14 audiences et de huit réunions communautaires tenues entre septembre et la mi-janvier, en ligne et en personne, les commissaires de la CPO ont entendu plus de 200 personnes et organisations, dont plus de 85 observations écrites, dont certaines de résidents locaux qui ont accueilli favorablement le convoi.

Lancée officiellement en juin 2022, la Commission populaire d’Ottawa est un programme du Centre de santé communautaire du Centre-ville.

Debbie Owusu-Akyeeah : « Les dirigeants n’ont pas réussi à se présenter pour les résidents du centre-ville d’Ottawa à un moment où les besoins étaient immenses. Les groupes communautaires et les leaders qui ont été en première ligne – luttant pour les droits humains fondamentaux – ont souligné ces échecs pendant des années. Cela n’aurait pas dû prendre un mois pour que les personnes au pouvoir écoutent et comprennent pleinement les conséquences de ne pas avoir engagé la communauté de manière significative. Les recommandations de la CPO doivent être immédiatement mises en œuvre pour s’assurer que la confiance peut être rétablie. »

Leilani Farha : « L’échec de la Ville d’Ottawa, de la province et de la police à prévoir qu’une occupation continue du centre-ville causerait un préjudice important aux groupes défavorisés, notamment les personnes en situation d’handicap, les personnes à faible revenu et les personnes sans-abri, fait partie d’un modèle continu. À moins que et jusqu’à ce que les droits socio-économiques à un logement adéquat, à la nourriture, aux soins de santé, aux services sociaux et à un niveau de vie adéquat soient pris au sérieux par les gouvernements, il est peu probable que ces groupes s’en sortent mieux pendant la prochaine crise. »

Monia Mazigh : « Le fait que l’état d’urgence n’a été déclaré que dix jours après l’arrivée du convoi. Le fait que ni le Service de police d’Ottawa ni la Ville d’Ottawa n’ont envoyé d’agents pour vérifier les résidents vulnérables. Le fait que jusqu’à présent aucune autorité n’ait pris aucune responsabilité et se soit excusée auprès des habitants de l’impact que l’occupation du convoi a eu sur leur vie. Ce sont là quelques exemples de ce qui doit être changé pour aller de l’avant et bâtir la confiance avec la communauté. »

Alex Neve : « La dernière chose que les gouvernements peuvent faire maintenant, 14 mois après l’occupation du convoi, est de prétendre que tout va bien, que les leçons ont été apprises et qu’il est temps de passer à autre chose. Cette expérience a mis à nu beaucoup de ce qui est brisé à Ottawa, ce qui résonne sans aucun doute dans d’autres villes également. Les trois ordres de gouvernement doivent s’engager à l’égard du changement qui s’impose. Cela commence par gagner la confiance par des excuses, des réparations et des actions concrètes. Et cela inclut absolument des réformes importantes pour mieux protéger les droits de la personne dans la ville. »

Pour plus d’informations, visitez opc-cpo.ca ou contactez :

Gaëlle Muderi, coordinatrice du projet CPO, Centre de santé communautaire du Centre-ville

[email protected] ou 343-451-6352